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.À la source des signes, l'esprit de Chrestos apprit à lire l'univers.Quand la supérieure, souriante, le libéra, l'adolescent avait réellement changé de vie ; la sienne ne lui appartenait plus mais s'assimilait à celle d'Osiris.En son sang circulait désormais la connaissance de l'âge d'or.— Isis, tu.— Tel est le premier pas sur le chemin des grands mystères.Il contient tous les autres.Fais croître cette vision dans le silence et œuvre sans cesse : ce que tu perçois, transcris-le.** *Théodore disposait d'une arme décisive pour abattre les murailles de Philae : la présence de Chrestos.Elle constituait un délit d'une telle gravité qu'il entraînerait la condamnation de la communauté entière.Le temple violait la loi en admettant un nouvel adepte, un fuyard coupable d'échapper à l'impôt Sans même évoquer des motifs religieux, l'évêque pouvait expulser les adeptes et mettre fin au culte d'Isis.La menace blemmie l'empêchait d'agir ; aux convulsions qu'entraînerait la fermeture du sanctuaire s'ajouterait l'assaut lancé par les tribus noires.Mais cette crainte ne justifiait pas, à elle seule, l'attentisme de Théodore ; il croyait Éléphantine capable de résister.Une force mystérieuse lui interdisait de porter le coup fatal qui ruinerait à jamais l'espérance des païens, comme si les derniers représentants d'une époque révolue témoignaient de la mansuétude divine.Ses liens avec Sabni n'étaient pas d'origine humaine.Dès leur jeunesse, ils avaient éprouvé un goût identique pour le sacré.En les séparant au point de les opposer, la Providence n'enseignait-elle pas au prélat qu'une parcelle d'erreur au cœur de la vérité faisait mieux resplendir la lumière du Christ ?Théodore se sentait las.Trop de conflits, trop de morts, trop de sauvagerie.Qu'il était bon de réfléchir en compagnie de Sabni et de se consacrer à des querelles théologiques savoureuses comme des figues fraîches!Le dogme d'un côté, l'amitié de l'autre : déchiré entre deux chemins, incapable d'unir les deux rives, il dressait un constat d'échec.Autrefois, il se serait confié à Sabni et lui aurait demandé son aide ; aujourd'hui, il décidait de son sort alors que lui-même se perdait dans les marais de l'incertitude.Renoncer à Dieu.La tentation l'effleurait, semblable à une feuille d'acacia, douce et irritante.Les ermites se fourvoyaient en imposant au monde la conversion ou le néant.La voie du Maître répandait la chaleur de l'amour et non la froideur de la haine.Cette croyance d'exaltés, Théodore n'en voulait pas ; il se sentait plus proche de la sagesse du temple et de la beauté rayonnante d'Isis.L'évêque ne souhaitait pas l'arrivée d'une armée de secours.Elle romprait le fragile équilibre qui s'était établi.Si Théodore avait eu le pouvoir d'arrêter le temps, il aurait figé son cours au-dessus de Philae.** *Paul poussait devant lui une jeune et jolie femme ; la tête voilée, elle avançait à contrecœur.Quelques citadins l'avaient identifiée.Aussi s'étonnaient-ils de l'incroyable spectacle que leur offrait l'ermite.Comment lui, le propagateur de la foi la plus austère, acceptait-il le contact de cette créature ? Paul exigea de voir l'évêque.À quelques pas de sa demeure, des badauds s'entassaient et montraient du doigt l'invraisemblable couple.L'ermite fit tant de vacarme que le prélat sortit de son bureau.— Que désires-tu, Paul ?— La connaissez-vous ?— Qu'elle ôte son voile.La captive s'exécuta.— Qui est-elle ?— Une prostituée.Cette diablesse vend son corps au plus offrant.— Elle n'est pas la seule de son espèce et son commerce est légal.M'importunerais-tu pour si peu ?— Cette pécheresse propose ses services à des clients illustres et très généreux.Aimeriez-vous connaître leurs noms ?— Ils ne commettent aucun délit.— L'un d'eux viole pourtant la Règle de son temple et trahit son épouse.— Insinuerais-tu.Paul secoua la prostituée.— Confesse-toi, traînée! C'est le seul moyen de sauver ton âme! Avoue que Sabni partage ta couche et te maltraite.La femme se contenta d'incliner la tête.— Le supérieur de Philae, un être vil vautré dans la boue.voici la vérité.Demain, toute la province la connaîtra et toi, notre évêque, tu le condamneras [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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.À la source des signes, l'esprit de Chrestos apprit à lire l'univers.Quand la supérieure, souriante, le libéra, l'adolescent avait réellement changé de vie ; la sienne ne lui appartenait plus mais s'assimilait à celle d'Osiris.En son sang circulait désormais la connaissance de l'âge d'or.— Isis, tu.— Tel est le premier pas sur le chemin des grands mystères.Il contient tous les autres.Fais croître cette vision dans le silence et œuvre sans cesse : ce que tu perçois, transcris-le.** *Théodore disposait d'une arme décisive pour abattre les murailles de Philae : la présence de Chrestos.Elle constituait un délit d'une telle gravité qu'il entraînerait la condamnation de la communauté entière.Le temple violait la loi en admettant un nouvel adepte, un fuyard coupable d'échapper à l'impôt Sans même évoquer des motifs religieux, l'évêque pouvait expulser les adeptes et mettre fin au culte d'Isis.La menace blemmie l'empêchait d'agir ; aux convulsions qu'entraînerait la fermeture du sanctuaire s'ajouterait l'assaut lancé par les tribus noires.Mais cette crainte ne justifiait pas, à elle seule, l'attentisme de Théodore ; il croyait Éléphantine capable de résister.Une force mystérieuse lui interdisait de porter le coup fatal qui ruinerait à jamais l'espérance des païens, comme si les derniers représentants d'une époque révolue témoignaient de la mansuétude divine.Ses liens avec Sabni n'étaient pas d'origine humaine.Dès leur jeunesse, ils avaient éprouvé un goût identique pour le sacré.En les séparant au point de les opposer, la Providence n'enseignait-elle pas au prélat qu'une parcelle d'erreur au cœur de la vérité faisait mieux resplendir la lumière du Christ ?Théodore se sentait las.Trop de conflits, trop de morts, trop de sauvagerie.Qu'il était bon de réfléchir en compagnie de Sabni et de se consacrer à des querelles théologiques savoureuses comme des figues fraîches!Le dogme d'un côté, l'amitié de l'autre : déchiré entre deux chemins, incapable d'unir les deux rives, il dressait un constat d'échec.Autrefois, il se serait confié à Sabni et lui aurait demandé son aide ; aujourd'hui, il décidait de son sort alors que lui-même se perdait dans les marais de l'incertitude.Renoncer à Dieu.La tentation l'effleurait, semblable à une feuille d'acacia, douce et irritante.Les ermites se fourvoyaient en imposant au monde la conversion ou le néant.La voie du Maître répandait la chaleur de l'amour et non la froideur de la haine.Cette croyance d'exaltés, Théodore n'en voulait pas ; il se sentait plus proche de la sagesse du temple et de la beauté rayonnante d'Isis.L'évêque ne souhaitait pas l'arrivée d'une armée de secours.Elle romprait le fragile équilibre qui s'était établi.Si Théodore avait eu le pouvoir d'arrêter le temps, il aurait figé son cours au-dessus de Philae.** *Paul poussait devant lui une jeune et jolie femme ; la tête voilée, elle avançait à contrecœur.Quelques citadins l'avaient identifiée.Aussi s'étonnaient-ils de l'incroyable spectacle que leur offrait l'ermite.Comment lui, le propagateur de la foi la plus austère, acceptait-il le contact de cette créature ? Paul exigea de voir l'évêque.À quelques pas de sa demeure, des badauds s'entassaient et montraient du doigt l'invraisemblable couple.L'ermite fit tant de vacarme que le prélat sortit de son bureau.— Que désires-tu, Paul ?— La connaissez-vous ?— Qu'elle ôte son voile.La captive s'exécuta.— Qui est-elle ?— Une prostituée.Cette diablesse vend son corps au plus offrant.— Elle n'est pas la seule de son espèce et son commerce est légal.M'importunerais-tu pour si peu ?— Cette pécheresse propose ses services à des clients illustres et très généreux.Aimeriez-vous connaître leurs noms ?— Ils ne commettent aucun délit.— L'un d'eux viole pourtant la Règle de son temple et trahit son épouse.— Insinuerais-tu.Paul secoua la prostituée.— Confesse-toi, traînée! C'est le seul moyen de sauver ton âme! Avoue que Sabni partage ta couche et te maltraite.La femme se contenta d'incliner la tête.— Le supérieur de Philae, un être vil vautré dans la boue.voici la vérité.Demain, toute la province la connaîtra et toi, notre évêque, tu le condamneras [ Pobierz całość w formacie PDF ]