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.Longtemps, cha avait refusé de croire qu’il se contenterait d’un bonheur simple, sur la terre où il était né, à l’abri des tumultes et des passions.Le matin du départ, en se regardant dans un miroir, il avait vu son premier cheveu blanc ; la neige des montagnes d’Anatolie était en avance.Un signe sans ambiguïté, la victoire de la vieillesse qu’il avait tant redoutée.Lui seul savait que son organisme était usé par trop de voyages, trop de risques, trop de dangers ; Néféret, le médecin-chef du royaume, réussirait à soulager quelques maux et à ralentir la dégradation, mais cha ne disposait pas, comme Ramsès, d’une énergie renouvelée par les rites.Le diplomate était allé au-delà de ses forces, son temps de vie était presque épuisé.Soudain, le cri terrifiant d’un homme blessé à mort.cha fit stopper son cheval et se retourna.Provenant de l’arrière, d’autres cris.En contrebas, on se battait, et des flèches volaient, tirées du sommet des chênes.Jaillissant des deux côtés du chemin, des Libyens et des Hittites armés d’épées courtes et de lances.La moitié des soldats égyptiens fut exterminée en quelques minutes ; les survivants réussirent à abattre quelques agresseurs, bien supérieurs en nombre.— Fuyez ! recommanda le vétéran à cha.Galopez droit devant vous !cha n’hésita pas.Brandissant la dague de fer, il fonça sur un archer libyen, reconnaissable aux deux plumes fichées dans ses cheveux que serrait un bandeau noir et vert.D’un geste ample, l’Égyptien lui trancha la gorge.— Attention, att…La mise en garde du vétéran se perdit dans un râle.La lourde épée tenue par un démon aux cheveux longs et à la poitrine couverte de poils roux venait de lui fendre de crâne.Au même instant, une flèche atteignit cha dans le dos.Le souffle coupé, le chef de la diplomatie égyptienne tomba sur le sol humide.Toute résistance avait cessé.Le démon s’approcha du blessé.— Ouri-Téchoup…— Eh oui, cha, je suis vainqueur ! Enfin, je me venge de toi, diplomate maudit, toi qui as contribué à ma déchéance ! Mais tu n’étais qu’un obstacle sur ma route.A présent, c’est au tour de Ramsès.Ramsès qui croira que l’auteur de cette agression est Hattousil le lâche ! Que penses-tu de mon plan ?— Que… le lâche… c’est toi.Ouri-Téchoup s’empara de la dague de fer et la planta dans la poitrine d’cha.Déjà le pillage avait commencé ; si le Hittite n’intervenait pas, les Libyens s’entre-tueraient.cha n’avait plus la force d’écrire le nom d’Ouri-Téchoup avec son sang.De l’index, puisant au tréfonds de son énergie mourante, il traça un seul hiéroglyphe sur sa tunique, à l’emplacement du cœur, et se tassa définitivement sur lui-même.Cet hiéroglyphe, Ramsès le comprendrait.18Le palais était plongé dans le silence.De retour d’Hermopolis, Ramsès comprit aussitôt qu’un drame venait de se produire.Les courtisans s’étaient éclipsés, le personnel administratif se terrait dans les bureaux.— Va chercher Améni, ordonna le roi à Serramanna.Rejoignez-moi sur la terrasse.Du point le plus élevé du palais, Ramsès contemplait sa capitale dont Moïse avait été l’un des architectes.Les maisons blanches aux façades de turquoise sommeillaient sous les palmiers ; des promeneurs devisaient dans les jardins, près des pièces d’eau ; les hauts mâts à oriflamme, dressés contre les pylônes, affirmaient la présence du divin.Le dieu Thot avait demandé au monarque de préserver la paix, quels que fussent les sacrifices à accomplir ; dans le labyrinthe des ambitions, il lui appartenait de trouver le bon chemin qui éviterait massacres et malheurs.En élargissant le cœur du roi, le dieu de la connaissance lui avait offert une volonté nouvelle ; le fils de Râ, le soleil en qui s’incarnait la lumière divine, était aussi celui de Thot, le soleil de la nuit.Améni était plus pâle qu’à l’ordinaire ; dans ses yeux, une infinie tristesse.— Toi, au moins, tu oseras me dire la vérité !— cha est mort, Majesté.Ramsès demeura impassible.— Dans quelles circonstances ?— Son convoi a été attaqué.Un berger a découvert les cadavres et prévenu des policiers cananéens.Ils se sont rendus sur place, l’un deux a reconnu cha.— Son corps a-t-il été formellement identifié ?— Oui, Majesté.— Où se trouve-t-il ?— Dans une forteresse, avec les autres membres du convoi diplomatique.— Aucun survivant ?— Aucun.— Des témoins ?— Pas de témoins.— Que Serramanna se rende sur le lieu de l’agression, qu’il recueille le moindre indice et ramène les dépouilles d’cha et de ses compagnons.Ils reposeront en terre d’Egypte [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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