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.»De plus :« Sa Majesté s’engage à remettre les deux Princes ses fils en otage entre les mains du Cardinal, comme garantie de la bonne foi de son attachement[35].»– Mes enfants ! s’écria Louis relevant sa tête, vous osez…– Aimez-vous mieux que je me retire ? dit Richelieu.Le Roi signa.– Est-ce donc fini ? dit-il avec un profond gémissement.Ce n’était pas fini : une autre douleur lui était réservée.La porte s’ouvrit brusquement, et l’on vit entrer Cinq-Mars.Ce fut, cette fois, le Cardinal qui trembla.– Que voulez-vous, monsieur ? dit-il en saisissant la sonnette pour appeler.Le grand Écuyer était d’une pâleur égale à celle du Roi ; et sans daigner répondre à Richelieu, il s’avança d’un air calme vers Louis XIII.Celui-ci le regarda comme regarde un homme qui vient de recevoir sa sentence de mort.– Vous devez trouver, Sire, quelque difficulté à me faire arrêter, car j’ai vingt mille hommes à moi, dit Henry d’Effiat avec la voix la plus douce.– Hélas ! Cinq-Mars, dit Louis douloureusement, est-ce toi qui as fait de telles choses ?– Oui, Sire, et c’est moi aussi qui vous apporte mon épée, car vous venez sans doute de me livrer, dit-il en la détachant et la posant aux pieds du Roi, qui baissa les yeux sans répondre.Cinq-Mars sourit avec tristesse et sans amertume, parce qu’il n’appartenait déjà plus à la terre.Ensuite, regardant Richelieu avec mépris :– Je me rends parce que je veux mourir, dit-il ; mais je ne suis pas vaincu.Le Cardinal serra les poings par fureur ; mais il se contraignit.– Et quels sont vos complices ? dit-il.Cinq-Mars regarda Louis XIII fixement, et entr’ouvrit les lèvres pour parler… Le Roi baissa la tête, et souffrit en cet instant un supplice inconnu à tous les hommes.– Je n’en ai point, dit enfin Cinq-Mars, ayant pitié du prince.Et il sortit de l’appartement.Il s’arrêta dès la première galerie, où tous les gentilshommes et Fabert se levèrent en le voyant.Il marcha droit à celui-ci et lui dit :– Monsieur, donnez ordre à ces gentilshommes de m’arrêter.Tous se regardèrent sans oser l’approcher.– Oui, monsieur, je suis votre prisonnier… oui, messieurs, je suis sans épée, et, je vous le répète, prisonnier du Roi.– Je ne sais ce que je vois, dit le général ; vous êtes deux qui venez vous rendre, et je n’ai l’ordre d’arrêter personne.– Deux ? dit Cinq-Mars, ce ne peut-être que M.de Thou ; hélas ! à ce dévouement je le devine.Eh ! ne t’avais-je pas aussi deviné ? s’écria celui-ci en se montrant et se jetant dans ses bras.Chapitre 25LES PRISONNIERSJ’ai trouvé dans mon cœur le dessein de mon frère.PICHALD, Léonidas.Mourir sans vider mon carquois !Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fangeCes bourreaux barbouilleurs de lois !ANDRÉ CHÉNIER.Parmi ces vieux châteaux dont la France se dépouille à regret chaque année, comme des fleurons de sa couronne, il y en avait un d’un aspect sombre et sauvage sur la rive gauche de la Saône.Il semblait une sentinelle formidable placée à l’une des portes de Lyon, et tenait son nom de l’énorme rocher de Pierre-Encise, qui s’élève à pic comme une sorte de pyramide naturelle, et dont la cime, recourbée sur la route et penchée jusque sur le fleuve, se réunissait jadis, dit-on, à d’autres roches que l’on voit sur la rive opposée, formant comme l’arche naturelle d’un pont ; mais le temps, les eaux et la main des hommes n’ont laissé debout que le vieux amas de granit qui servait de piédestal à la forteresse, détruite aujourd’hui.Les archevêques de Lyon l’avaient élevée autrefois, comme seigneurs temporels de la ville, et y faisaient leur résidence ; depuis, elle devint place de guerre, et, sous Louis XIII, une prison d’État.Une seule tour colossale, où le jour ne pouvait pénétrer que par trois longues meurtrières, dominait l’édifice ; et quelques bâtiments irréguliers l’entouraient de leurs épaisses murailles, dont les lignes et les angles suivaient les formes de la roche immense et perpendiculaire.Ce fut là que le Cardinal de Richelieu, avare de sa proie, voulut bientôt incarcérer et conduire lui-même ses jeunes ennemis.Laissant Louis le précéder à Paris, il les enleva de Narbonne, les traînant à sa suite pour orner son dernier triomphe, et venant prendre le Rhône à Tarascon, presque à son embouchure, comme pour prolonger ce plaisir de la vengeance que les hommes ont osé nommer celui des dieux ; étalant aux yeux des deux rives le luxe de sa haine, il remonta le fleuve avec lenteur sur des barques à rames dorées et pavoisées de ses armoiries et de ses couleurs, couché dans la première, et remorquant ses deux victimes dans la seconde, au bout d’une longue chaîne.Souvent le soir, lorsque la chaleur était passée, les deux nacelles étaient dépouillées de leur tente, et l’on voyait dans l’une Richelieu, pâle et décharné, assis sur la poupe ; dans celle qui suivait, les deux jeunes prisonniers, debout, le front calme, appuyés l’un sur l’autre, et regardant s’écouler les flots rapides du fleuve [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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