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.« Quand donc arrivera le royaume de Dieu ? » - « Le royaume de Dieu ne se présente passous une forme visible.On ne peut jamais dire : il est ici ou là.Car voyez, le royaume deDieu est au dedans de vous ! » (Luc, 17, 21, et 22) 2.1Cette expression peut vouloir dire (laissant à part ce qu'elle contient de mystérieux, ce qui dépasse en elletoutes les limites de l'expérience possible et se rapporte simplement à l'histoire sainte de l'humanité, sansnous concerner, par suite, pratiquement sous aucun rapport) que la foi historique qui, en sa qualité decroyance d'Eglise, a besoin d'un livre sacré pour servir de lisière aux hommes, mais qui, justement pour cela,entrave l'unité et l'universalité de l'Eglise, s'éteindra d'elle-même et cédera la place à une foi religieuse purequi brillera pour tout le monde également ; c'est à faire arriver ce jour qu'il nous faut travailler dèsmaintenant avec application, en dépouillant constamment la religion pure de la raison de cette enveloppe quipour le moment, lui est encore indispensable.[Il faut vouloir, non qu'elle disparaisse (car peut-être il se peut qu'elle soit toujours utile et nécessairecomme véhicule), mais qu'elle puisse disparaître ; c'est seulement ainsi que l'on peut se croire arrivé à lafermeté intérieure de la foi morale pure (*).](*) Ce dernier passage est une addition à la seconde édition.2[Le royaume de Dieu dont il s'agit ici, ce n est pas celui qui répond à une alliance particulière (un royaumemessianique), mais bien un royaume moral (reconnaissable par la raison seule).Le royaume messianique(regnum divinum pactitium) devrait se prouver par l'histoire, et il pourrait être messianique ou selonl'ancienne alliance ou encore selon la nouvelle.Or, c'est à remarquer, les partisans de l'ancienne alliance (lesEmmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 107REMARQUE GÉNÉRALE_Dans toutes les croyances, quelle qu'en soit l'espèce, relatives à la religion, quand il veutétudier leur nature intrinsèque, l'esprit se heurte immanquablement au mystère, à quelquechose de saint que chacun, pris à part, peut sans doute connaître, mais non point publier (waszwar von jedem einzelnen Gekannt, aber doch nicht öffentlich Bekannt), c'est-à-dire qui n'estpas universellement communicable.- En tant que saint, le mystère doit être une chose moraleet par suite un objet du domaine de la raison que nous puissions connaître [intérieurement] defaçon suffisante pour l'usage pratique; mais, en tant que mystère, il n'est pas accessible à laJuifs) se sont maintenus comme tels, quoique dispersés dans le monde entier, tandis qu'on voit d'ordinaireles autres hommes confondre leur foi religieuse avec celle du peuple où ils vivent disséminés.Cephénomène semble si étrange à beaucoup de gens qu'ils ne peuvent se décider à l'estimer possible selon lecours de la nature, mais qu'ils y voient une disposition extraordinaire des choses (ausserordentlicheVeranstaltung) en vue d'une intention divine spéciale.Cependant quand un peuple a une religion écrite (deslivres saints) et se trouve en contact avec un autre peuple qui n'a rien de pareil, mais uniquement des usages(c'était le cas de l'empire romain, tout le monde civilisé d'alors), jamais il ne confond sa croyance avecl'autre ; il fait plutôt des prosélytes, après un temps plus ou moins long.C'est aussi parce qu'ils avaient deslivres sacrés et parce que ces livres commencèrent à faire l'objet de lectures publiques après (*) la captivitéde Babylone, que les Juifs, à partir de ce moment, ne se virent plus reprocher leur penchant à courir après lesfaux dieux : la culture alexandrine, en particulier, qui dut avoir sur eux de l'influence, put leur être trèsfavorable pour donner à ces livres une forme systématique.Les Parsis, sectateurs de la religion deZoroastre, ont, eux aussi, malgré leur dispersion, conservé leur croyance jusqu'à nos jours, parce que leursdestours possédaient le Zend-Avesta.Par contre, les Hindous, qui, sous le nom de Bohémiens, ont étédispersés au loin, n'ont pas su se garder de mêler leur croyance avec celle des autres peuples, parce qu'ilsformaient la lie de la population (parce qu'ils étaient les Parias, auxquels il est même interdit de lire dansleurs livres saints).Et ce que les Juifs, à eux seuls, eussent été incapables de faire, la religion chrétienne etplus tard le mahométisme, surtout la première, le firent ; car toutes les deux présupposent la croyance juiveet les livres saints qui en sont la base (bien que les Musulmans les prétendent falsifiés).Car chez lesChrétiens, issus de leur secte, les Juifs pouvaient constamment retrouver leurs anciens documents, s'ilarrivait que leur aptitude à les lire et, par conséquent, le plaisir de les posséder eussent, pour plusieursraisons, disparu au cours de leurs pérégrinations ; il leur suffisait de se souvenir qu'ils avaient autrefois eu detels documents.Et cela nous explique pourquoi l'on ne trouve des Juifs que dans les pays chrétiens oumahométans, si l'on excepte ceux qui, en tout petit nombre, vivent sur les côtes de Malabar et la sociétéjuive existant en Chine (et il se peut que ceux de Malabar aient eu avec leurs coreligionnaires d'Arabie desrelations commerciales constantes) ; il n'est pas douteux, cependant, qu'ils n'aient dû se répandre à l'intérieurde ces riches pays, mais comme il n'y avait aucune parenté entre leur croyance et celles de ces pays, ils onttout à fait oublié la leur.Quant à fonder des considérations édifiantes sur la conservation du peuple juif et desa religion au milieu de circonstances si désavantageuses à l'un et à l'autre, c'est un procédé très scabreuxparce que les deux partis croient chacun y trouver leur compte [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]
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.« Quand donc arrivera le royaume de Dieu ? » - « Le royaume de Dieu ne se présente passous une forme visible.On ne peut jamais dire : il est ici ou là.Car voyez, le royaume deDieu est au dedans de vous ! » (Luc, 17, 21, et 22) 2.1Cette expression peut vouloir dire (laissant à part ce qu'elle contient de mystérieux, ce qui dépasse en elletoutes les limites de l'expérience possible et se rapporte simplement à l'histoire sainte de l'humanité, sansnous concerner, par suite, pratiquement sous aucun rapport) que la foi historique qui, en sa qualité decroyance d'Eglise, a besoin d'un livre sacré pour servir de lisière aux hommes, mais qui, justement pour cela,entrave l'unité et l'universalité de l'Eglise, s'éteindra d'elle-même et cédera la place à une foi religieuse purequi brillera pour tout le monde également ; c'est à faire arriver ce jour qu'il nous faut travailler dèsmaintenant avec application, en dépouillant constamment la religion pure de la raison de cette enveloppe quipour le moment, lui est encore indispensable.[Il faut vouloir, non qu'elle disparaisse (car peut-être il se peut qu'elle soit toujours utile et nécessairecomme véhicule), mais qu'elle puisse disparaître ; c'est seulement ainsi que l'on peut se croire arrivé à lafermeté intérieure de la foi morale pure (*).](*) Ce dernier passage est une addition à la seconde édition.2[Le royaume de Dieu dont il s'agit ici, ce n est pas celui qui répond à une alliance particulière (un royaumemessianique), mais bien un royaume moral (reconnaissable par la raison seule).Le royaume messianique(regnum divinum pactitium) devrait se prouver par l'histoire, et il pourrait être messianique ou selonl'ancienne alliance ou encore selon la nouvelle.Or, c'est à remarquer, les partisans de l'ancienne alliance (lesEmmanuel Kant La Religion dans les limites de la Raison (1794) 107REMARQUE GÉNÉRALE_Dans toutes les croyances, quelle qu'en soit l'espèce, relatives à la religion, quand il veutétudier leur nature intrinsèque, l'esprit se heurte immanquablement au mystère, à quelquechose de saint que chacun, pris à part, peut sans doute connaître, mais non point publier (waszwar von jedem einzelnen Gekannt, aber doch nicht öffentlich Bekannt), c'est-à-dire qui n'estpas universellement communicable.- En tant que saint, le mystère doit être une chose moraleet par suite un objet du domaine de la raison que nous puissions connaître [intérieurement] defaçon suffisante pour l'usage pratique; mais, en tant que mystère, il n'est pas accessible à laJuifs) se sont maintenus comme tels, quoique dispersés dans le monde entier, tandis qu'on voit d'ordinaireles autres hommes confondre leur foi religieuse avec celle du peuple où ils vivent disséminés.Cephénomène semble si étrange à beaucoup de gens qu'ils ne peuvent se décider à l'estimer possible selon lecours de la nature, mais qu'ils y voient une disposition extraordinaire des choses (ausserordentlicheVeranstaltung) en vue d'une intention divine spéciale.Cependant quand un peuple a une religion écrite (deslivres saints) et se trouve en contact avec un autre peuple qui n'a rien de pareil, mais uniquement des usages(c'était le cas de l'empire romain, tout le monde civilisé d'alors), jamais il ne confond sa croyance avecl'autre ; il fait plutôt des prosélytes, après un temps plus ou moins long.C'est aussi parce qu'ils avaient deslivres sacrés et parce que ces livres commencèrent à faire l'objet de lectures publiques après (*) la captivitéde Babylone, que les Juifs, à partir de ce moment, ne se virent plus reprocher leur penchant à courir après lesfaux dieux : la culture alexandrine, en particulier, qui dut avoir sur eux de l'influence, put leur être trèsfavorable pour donner à ces livres une forme systématique.Les Parsis, sectateurs de la religion deZoroastre, ont, eux aussi, malgré leur dispersion, conservé leur croyance jusqu'à nos jours, parce que leursdestours possédaient le Zend-Avesta.Par contre, les Hindous, qui, sous le nom de Bohémiens, ont étédispersés au loin, n'ont pas su se garder de mêler leur croyance avec celle des autres peuples, parce qu'ilsformaient la lie de la population (parce qu'ils étaient les Parias, auxquels il est même interdit de lire dansleurs livres saints).Et ce que les Juifs, à eux seuls, eussent été incapables de faire, la religion chrétienne etplus tard le mahométisme, surtout la première, le firent ; car toutes les deux présupposent la croyance juiveet les livres saints qui en sont la base (bien que les Musulmans les prétendent falsifiés).Car chez lesChrétiens, issus de leur secte, les Juifs pouvaient constamment retrouver leurs anciens documents, s'ilarrivait que leur aptitude à les lire et, par conséquent, le plaisir de les posséder eussent, pour plusieursraisons, disparu au cours de leurs pérégrinations ; il leur suffisait de se souvenir qu'ils avaient autrefois eu detels documents.Et cela nous explique pourquoi l'on ne trouve des Juifs que dans les pays chrétiens oumahométans, si l'on excepte ceux qui, en tout petit nombre, vivent sur les côtes de Malabar et la sociétéjuive existant en Chine (et il se peut que ceux de Malabar aient eu avec leurs coreligionnaires d'Arabie desrelations commerciales constantes) ; il n'est pas douteux, cependant, qu'ils n'aient dû se répandre à l'intérieurde ces riches pays, mais comme il n'y avait aucune parenté entre leur croyance et celles de ces pays, ils onttout à fait oublié la leur.Quant à fonder des considérations édifiantes sur la conservation du peuple juif et desa religion au milieu de circonstances si désavantageuses à l'un et à l'autre, c'est un procédé très scabreuxparce que les deux partis croient chacun y trouver leur compte [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]